Dans une enquête choc, le Sunday Times révèle que des personnalités critiques vis-à-vis du Qatar ont été la cible de cyber espionnage par un groupe de hackers. Il s’agirait, selon les informations révélées par le journal, de piratage de boîtes mails.
Protéger la réputation du Qatar… à tout prix !
Le Qatar est au cœur d’un scandale révélé par une enquête du Sunday Times. Dans une enquête publiée dernièrement, le journal accuse le pays d’avoir embauché des hackers pour protéger sa réputation dans le cadre de l’organisation de la Coupe du monde. Les cibles visées, toujours selon le Sunday Times, seraient des journalistes, des avocats, mais aussi une sénatrice française, et même Michel Platini, légende française du football et ancien président de l’UEFA. En cause, leur prise de position, enquêtes et critiques jugées acerbes eu égard au choix du Qatar pour l’organisation de l’événement avec, en filigrane, des appels de boycott de la compétition.
Les journalistes visés
Le Sunday Times révèle que, parmi les cibles, se trouvent plusieurs journalistes, dont Jonathan Calvert, qui travaille justement au Sunday Times. Ce dernier avait réalisé une enquête dans laquelle il révélait que l’attribution de la Coupe du monde au Qatar en 2010 était due à des manœuvres de corruption. Face à cette révélation, on se demande si les médias doivent désormais régulièrement faire appel à une équipe de Red Team comme celle proposée sur ce site, afin de tester la cybersécurité de leurs collaborateurs. Un comble !
Outre Jonathan Calvert et d’autres journalistes, le Sunday Times a aussi cité la sénatrice française Nathalie Goulet. Pour rappel, elle avait accusé le Qatar de financer le terrorisme. Mark Somos, avocat américano-hongrois, aurait également été visé après avoir déposé plainte contre la famille royale qatari devant le Haut conseil des nations unies pour les droits de l’homme. Le nom qui étonne le plus ? Michel Platini, vraisemblablement visé par les hackers alors qu’il était un fervent défenseur de la candidature du Qatar pour organiser la Coupe du monde 2022.
Un groupe de hackers indiens
Entre autres, le Qatar est pointé du doigt pour son traitement des travailleurs qui œuvrent sur les chantiers du mondial, mais aussi eu égard au respect des droits des femmes. Les opérations de piratage de boîtes mails auraient ciblé une cinquantaine de personnalités et, selon les informations du Sunday Times et du Bureau of Investigative Journalism, elles auraient débuté en 2019. Par ailleurs, les opérations se seraient produites peu de temps avant que le pays ne soit entendu par la justice française au sujet des soupçons de corruption qui entourent l’attribution de la Coupe du monde au Qatar. Selon les informations révélées par le Sunday Times, le pays aurait recouru à un groupe de hackers indiens, par l’intermédiaire d’anciens officiers du renseignement britanniques qui exercent aujourd’hui dans le secteur privé. Cette vaste opération de hacking a été formellement démentie par des avocats du gouvernement du Qatar, qui nient toute implication du pays dans ces prétendues opérations.
